A la part civilisée de l’homme

Henri_Bauchau (redimensionné)

 

« L’art s’adresse toujours en l’homme à une part civilisée, même si cette civilisation est encore primitive aux yeux de celles qui suivent.  »

Henry Bauchau  Extrait du Le Présent d’incertitude

Actes Sud     La Plume francophone

Autre Billet

Sois sage, ô ma Douleur

Recueillement

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;

Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

Baudelaire

Je vous fais ce courriel …

1954, le déserteur. 2012, notre beau pays de France se prépare à élire son(sa) Président(e), clin d’œil à Boris Vian et Mouloudji.

Monsieur le Président

Monsieur le Président

Je vous fais ce courriel

Pour vous dire l’essentiel

D’une de dix huit ans

 

Je viens de recevoir

Ma carte d’électeur

La république à l’heure

M’appelle à l’isoloir

 

Monsieur le Président

Je n’irais pas voter

N’en soyez pas fâché

J’me fous des Présidents

 

Mon père est au chômage

Ma mère est à la traîne

Je vous parle sans haine

Tant pis pour le dommage

 

Je n’ai que dix huit ans

Déjà le cœur amer

J’ai trop vu de galères

En aussi peu de temps

 

Monsieur le Président

Le monde est plein de guerres

Et puis se meurt la terre

Que faites- vous vraiment

 

Quel est notre avenir

Quelle sera notre place

Dans votre carré d’as

Nous nous voulons grandir

 

Alors en attendant
Nous irons dans les rues

Nous marcherons pieds nus

En riant et chantant

 

Nous en avons assez

Des misères et des armes

Des peines et des larmes

Des cœurs assassinés

 

Monsieur le Président

Nous n’irons pas voter

Vous en serez fâché

Que ferez-vous vraiment

 

Prévenez  vos confrères

Que dans tous les pays

Il en sera ainsi

Tous les jeunes sont frères

 

Messieurs les Présidents

Des conseils planétaires

Qui gouvernez la terre

Ecoutez vos enfants !

 

Jean-Baptiste Fouco

Mes poèmes

Mon sang coule à flots …

La fontaine de sang

Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu’une fontaine aux rythmiques sanglots.
Je l’entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.

A travers la cité, comme dans un champ clos,
Il s’en va, transformant les pavés en îlots,
Désaltérant la soif de chaque créature,
Et partout colorant en rouge la nature.

J’ai demandé souvent à des vins captieux
D’endormir pour un jour la terreur qui me mine ;
Le vin rend l’oeil plus clair et l’oreille plus fine !

J’ai cherché dans l’amour un sommeil oublieux ;
Mais l’amour n’est pour moi qu’un matelas d’aiguilles
Fait pour donner à boire à ces cruelles filles !

Charles Baudelaire

Les fleurs du mal     Atramenta

Charles-Baudelaire

Moi, mon âme est fêlée …

La cloche fêlée

Il est amer et doux, pendant les nuits d’hiver,
D’écouter, près du feu qui palpite et qui fume,
Les souvenirs lointains lentement s’élever
Au bruit des carillons qui chantent dans la brume,

Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,
Jette fidèlement son cri religieux,
Ainsi qu’un vieux soldat qui veille sous la tente !

Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu’en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l’air froid des nuits,
Il arrive souvent que sa voix affaiblie

Semble le râle épais d’un blessé qu’on oublie
Au bord d’un lac de sang, sous un grand tas de morts,
Et qui meurt, sans bouger, dans d’immenses efforts.

 

Charles Baudelaire   (1821-1867)

Billets

La moitié de l’Art

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“La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. Il y a eu une modernité pour chaque peintre ancien.”
Charles Baudelaire / Le Peintre de la vie moderne 

Léo Ferré et Charles Baudelaire

par Jean-Louis Murat

 

 

Jean-Louis Murat     Site officiel

CHARLES et LEO

Textes de Charles Baudelaire (1821-1867), « Les Fleurs du mal » (1857)
Musiques de Léo Ferré (1916-1993)

Réalisé par JL Murat

Arrangements  : Jean-Louis Murat / Denis Clavaizolle

Editions : La Mémoire et la Mer

Chant : JL Murat en duo avec Morgane Imbeaud sur « L’héautontimorouménos » avec l’aimable autorisation de Sober & Gentle
Choeurs : Morgane Imbeaud, JLM, Alain Bonnefont
Clavier, Rhodes : Denis Clavaizolle
Guitares, dobro, harmonica : JLM
Batterie : Christophe Pie, Stéphane Mikaëlian sur « L’horloge »

Enregistré et mixé par Aymeric Létoquart, assisté de Cécile Coutelier aux studios Davout (Paris) et au studio Scarlett
Masterisé par Jean-Pierre Chalbos à La Source Mastering

Charles et Léo

 

Shamsia Hassani

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« Je dessine des femmes en burqa souvent dans un style moderniste sur les murs. Je veux parler de leurs vies, trouver un moyen de les faire sortir de l’obscurité, ouvrir leurs esprits »

Shamsia Hassani, a young contemporary artist from Afghanistan. She is Afghanistan's first female graffiti artist, a member of the Roshd art collective and sculpture teacher at the Kabul University. The female figures in burqa are a symbol she uses to talk about women's rights and the problems women in her country face. Kabul, Afghanistan, 2012

Shamsia Hassani, a young contemporary artist from Afghanistan. She is Afghanistan’s first female graffiti artist, a member of the Roshd art collective and sculpture teacher at the Kabul University. The female figures in burqa are a symbol she uses to talk about women’s rights and the problems women in her country face. Kabul, Afghanistan, 2012

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« Je veux peindre sur les mauvais souvenirs de la guerre »

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