« L’art s’adresse toujours en l’homme à une part civilisée, même si cette civilisation est encore primitive aux yeux de celles qui suivent. »
Henry Bauchau Extrait du Le Présent d’incertitude
« L’art s’adresse toujours en l’homme à une part civilisée, même si cette civilisation est encore primitive aux yeux de celles qui suivent. »
Henry Bauchau Extrait du Le Présent d’incertitude
“Le caractère, c’est-à-dire la passion d’être soi, à tout prix. ”
André Suarès / Le voyage du condottière
Recueillement
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
1954, le déserteur. 2012, notre beau pays de France se prépare à élire son(sa) Président(e), clin d’œil à Boris Vian et Mouloudji.
Monsieur le Président
Je vous fais ce courriel
Pour vous dire l’essentiel
D’une de dix huit ans
Je viens de recevoir
Ma carte d’électeur
La république à l’heure
M’appelle à l’isoloir
Monsieur le Président
Je n’irais pas voter
N’en soyez pas fâché
J’me fous des Présidents
Mon père est au chômage
Ma mère est à la traîne
Je vous parle sans haine
Tant pis pour le dommage
Je n’ai que dix huit ans
Déjà le cœur amer
J’ai trop vu de galères
En aussi peu de temps
Monsieur le Président
Le monde est plein de guerres
Et puis se meurt la terre
Que faites- vous vraiment
Quel est notre avenir
Quelle sera notre place
Dans votre carré d’as
Nous nous voulons grandir
Alors en attendant
Nous irons dans les rues
Nous marcherons pieds nus
En riant et chantant
Nous en avons assez
Des misères et des armes
Des peines et des larmes
Des cœurs assassinés
Monsieur le Président
Nous n’irons pas voter
Vous en serez fâché
Que ferez-vous vraiment
Prévenez vos confrères
Que dans tous les pays
Il en sera ainsi
Tous les jeunes sont frères
Messieurs les Présidents
Des conseils planétaires
Qui gouvernez la terre
Ecoutez vos enfants !
Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu’une fontaine aux rythmiques sanglots.
Je l’entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
A travers la cité, comme dans un champ clos,
Il s’en va, transformant les pavés en îlots,
Désaltérant la soif de chaque créature,
Et partout colorant en rouge la nature.
J’ai demandé souvent à des vins captieux
D’endormir pour un jour la terreur qui me mine ;
Le vin rend l’oeil plus clair et l’oreille plus fine !
J’ai cherché dans l’amour un sommeil oublieux ;
Mais l’amour n’est pour moi qu’un matelas d’aiguilles
Fait pour donner à boire à ces cruelles filles !
Charles Baudelaire
Il est amer et doux, pendant les nuits d’hiver,
D’écouter, près du feu qui palpite et qui fume,
Les souvenirs lointains lentement s’élever
Au bruit des carillons qui chantent dans la brume,
Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,
Jette fidèlement son cri religieux,
Ainsi qu’un vieux soldat qui veille sous la tente !
Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu’en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l’air froid des nuits,
Il arrive souvent que sa voix affaiblie
Semble le râle épais d’un blessé qu’on oublie
Au bord d’un lac de sang, sous un grand tas de morts,
Et qui meurt, sans bouger, dans d’immenses efforts.
Charles Baudelaire (1821-1867)
Jean-Louis Murat Site officiel
Textes de Charles Baudelaire (1821-1867), « Les Fleurs du mal » (1857)
Musiques de Léo Ferré (1916-1993)
Réalisé par JL Murat
Arrangements : Jean-Louis Murat / Denis Clavaizolle
Editions : La Mémoire et la Mer
Chant : JL Murat en duo avec Morgane Imbeaud sur « L’héautontimorouménos » avec l’aimable autorisation de Sober & Gentle
Choeurs : Morgane Imbeaud, JLM, Alain Bonnefont
Clavier, Rhodes : Denis Clavaizolle
Guitares, dobro, harmonica : JLM
Batterie : Christophe Pie, Stéphane Mikaëlian sur « L’horloge »
Enregistré et mixé par Aymeric Létoquart, assisté de Cécile Coutelier aux studios Davout (Paris) et au studio Scarlett
Masterisé par Jean-Pierre Chalbos à La Source Mastering
« Je dessine des femmes en burqa souvent dans un style moderniste sur les murs. Je veux parler de leurs vies, trouver un moyen de les faire sortir de l’obscurité, ouvrir leurs esprits »
« Je veux peindre sur les mauvais souvenirs de la guerre »
Kabulartproject Streetartbio Huffpostmaghreb Artradarjournal Konbini
Raymond Devos , entouré des élèves du Conservatoire national du cirque, interprète « Parler pour ne rien dire ».